L’étau se resserre sur les édulcorants !

Depuis les années 80, les édulcorants de synthèse ont fait leur apparition en force dans notre alimentation.
Surfant sur la double tendance d’une mode valorisant la minceur et d’une corpulence moyenne de la population en constante augmentation, les produits allégés, light ou zéro ont multiplié leurs parts de marché.

Pour les produits salés, l’allégé est parfois inoffensif, avec un simple remplacement du lait entier par du lait écrémé par exemple. Le goût et la texture y gagnent rarement au passage…
Pour les produits sucrés, le recours aux édulcorants de synthèse est extrêmement répandu, et ce n’est alors pas la même histoire.

Parmi les édulcorants de synthèse, citons deux stars que sont l’aspartame et l’acésulfame-K, présents dans le Coca Light, mais aussi dans de nombreuses sucrettes pour le café, laitages light etc.
Ces édulcorants de synthèse présentent sur le papier des intérêts certains : apport calorique à peu près nul, apport de sucre nul et pas d’effet cariogène.
Ils sont classés dans la catégorie des additifs alimentaires, respectivement E950 pour l’acésulfame-K et E951 pour l’aspartame.

Les autorités de santé se veulent toujours très rassurantes sur l’innocuité des additifs. Ainsi, l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) nous explique que «  »un additif n’est autorisé en alimentation humaine que s’il ne fait pas courir de risque au consommateur aux doses utilisées » après évaluation des autorités de santé européennes.

L’Union Française des Consommateurs (UFC- Que Choisir) est beaucoup plus prudente et, sur la base d’une relecture critique des même travaux qui étayent la position des autorités de santé, elle classe depuis longtemps l’acésulfame-K et l’aspartame comme « peu recommandables« . E951 Aspartame (Édulcorant) – Additifs alimentaires – UFC-Que Choisir

Jusqu’à présent, se posait déjà la question de savoir si, au-delà des quelques avantages théoriques cités plus haut, ces édulcorants apportaient une réelle plus-value en pratique.

L’EUFIC (Conseil Européen d’Information sur l’Alimentation) publiait à ce sujet une synthèse en 2021 où il s’intéressait en particulier à l’intérêt de ces produits sur le poids, puisque c’est là, et de loin, leur premier motif d’achat par les consommateurs.

Voici un extrait (in extenso) de sa publication Les édulcorants : réponses aux questions fréquemment posées et déconstruction de mythes | Eufic

Les édulcorants font-ils grossir ?

A l’heure actuelle, les scientifiques ne savent pas si les édulcorants causent une prise de poids. [sic] En effet, la plupart des preuves scientifiques démontrent que les édulcorants peuvent jouer un rôle dans la gestion du poids en réduisant l’apport énergétique et le poids corporel lorsqu’ils sont utilisés pour remplacer le sucre dans l’alimentation des adultes, adolescents et enfants.

Selon certaines théories, l’utilisation d’édulcorants cause :
– une accoutumance au goût sucré (c’est-à-dire s’habituer au goût sucré)
– des pulsions sucrées renforcées et
– des effets à long-terme sur la santé métabolique, y compris un impact sur les gènes par les habitudes parentales avant la conception,
ce qui peut entraîner une augmentation de l’apport alimentaire et une prise de poids. Cependant, en raison de l’insuffisance des données disponibles, ces études ne fournissent pas de réponses claires.

A la lecture de cette synthèse, continuer à consommer ces édulcorants pouvait sembler aventureux avec un effet potentiel sur le poids exactement opposé à celui recherché.

Par le passé, des alertes sur des dangers réels de ces substances ont été lancées sporadiquement, à tort ou à raison, par certains membres du corps médical, sans aboutir à une modification des recommandations.

Ainsi que le relatait la RTBF en novembre 2011 dans son article intitulé Santé: femme enceinte et aspartame, attention danger – rtbf.be, un collectif de médecins gynécologues et pédiatres avait alerté le ministre français de la santé de l’époque, Xavier Bertrand, d‘une forte hausse de risque d’accouchement prématuré en cas de consommation quotidienne d’aspartame : + 27% avec un soda light par jour et même +78% pour 4 canettes par jour, et ce sur la foi d’une étude danoise.

L’ANSES n’avait alors pas jugé utile de revoir les recommandations pour cet additif.

Mais voilà que 11 ans plus tard, en mars 2022, c’est au tour du très sérieux INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Scientifique) de tirer la sonnette d’alarme.
Sans être totalement affirmative, la communication de l’Institut explique que « la consommation d’édulcorants serait associée à un risque accru de cancer ». L’emploi du conditionnel se justifie par la difficulté à isoler ce facteur de risque potentiel parmi les autres caractéristiques des personnes concernées.

La consommation d’édulcorants serait associée à un risque accru de cancer | Salle de presse | Inserm

Etude complète sur Artificial sweeteners and cancer risk: Results from the NutriNet-Santé population-based cohort study (plos.org)

Associée à l’INRAE, l’Université Sorbonne Paris Nord et le Cnam, l’INSERM a étudié les données santé et de consommation alimentaire d’un peu plus de 100 000 adultes français intégrés à l’étude participative Nutrinet-santé, sur la période 2009 – 2021.

Nutrinet-Santé recrute toujours des volontaires, n’hésitez pas à rejoindre la cohorte pour aider la recherche. https://etude-nutrinet-sante.fr/

Les participants ont été classés en 3 catégories : les non-consommateurs d’édulcorants, les faibles consommateurs d’édulcorants et les grands consommateurs d’édulcorants.

Les édulcorants concernés sont les suivants : acesulfame-K (E950), aspartame (E951), cyclamates (E952), saccharine (E954), sucralose (E955), thaumatine (E957), dihydrochalcone de néohespéridine (E959), glycosides de stéviol (E960), sel d’aspartame acésulfame (E962).

Le résultat : les grands consommateurs (en particulier d’aspartame et d’acésulfame-K) auraient un risque de cancer supérieur de 13% (quelle que soit la localisation) à celui des non-consommateurs.

Si on se limite au seul aspartame, le risque de cancer du sein serait plus élevé de 22%, et le risque de contracter un des cancers pour lesquels l’obésité est elle-même facteur de risque serait plus élevé de 15%, c’est à dire notamment les cancers suivants : colorectal, estomac, foie, pharynx, larynx, œsophage, ovaire, endomètre, prostate.

Voyons maintenant quels sont les niveaux de consommation en cause.
Pour séparer les grands et les faibles consommateurs, les chercheurs ont simplement utilisé la médiane. Les 50% qui consomment le plus sont considérés comme des grands consommateurs. Les 50% qui consomment le moins (mais consomment quand même), sont les faibles consommateurs.
Le niveau de consommation qui sépare les 2 groupes est de 17 mg par jour pour les hommes et 19 mg pour les femmes (qui en consomment donc plus).

Si on prend les sucrettes à base d’aspartame et acésulfame-K d’un des leaders du marché, chaque sucrette pèse 85 mg et contient 10% d’aspartame et 6,7% d’acésulfame-K d’après le fabricant, soit un total de 14 mg par sucrette.
Autrement dit, avec 2 sucrettes par jour, on entre déjà dans la catégorie des grands consommateurs avec les risques qui seraient associés.

Prenons un autre exemple : une célèbre boisson au cola leader sur son marché.

Sur son site internet, Coca-Cola mentionne que, pour le marché Suisse, la teneur en aspartame du Coca light ou Coca zéro est d’environ 130 mg/litre.
Pour être parmi les grands consommateurs, il suffit donc de boire 130 mL de coca, soit même pas une demi-canette.

Combien d’aspartame contiennent les produits Coca-Cola et quels sont ses effets?

La dose journalière admissible (DJA), limite de sécurité fixée par les autorités de santé européenne (EFSA) pour nous protéger, est de 40 mg par kilo de poids corporel et par jour.
Soit pour une personne de 70 kg : 2800 mg d’aspartame par jour ! Presque 200 fois le seuil d’effet important mis en avant dans l’étude de l’INSERM.
Pour l’Acésulfame-K, la DJA est un peu plus basse à 9 mg par kilo de poids corporel et par jour, soit 630 mg par jour.
Les deux additionnés, on est à 3430 mg par jour.

Si les travaux de l’INSERM venaient à être confirmés, cela signifierait qu’il faudrait pratiquement renoncer à consommer ces substances.

En attendant, la prudence doit nous inciter à ne pas en consommer sauf exception.

Ce qui signifie être très vigilant sur les produits industriels sucrés (boissons, laitages…) que nous achetons, en vérifiant la liste des ingrédients.

Un seul exemple : le thé glacé à la pêche. Que vous choisissiez Lipton ou Fuze, sans qu’il soit fait mention d’un produit allégé ou light, votre thé contient des glycosides de stéviol (E960), en plus du vrai sucre. Il ne s’agit certes pas des deux édulcorants les plus décriés par l’étude. Mais qu’en est-il dans les produits que vous consommez habituellement ?

Encore une fois, des produits « fait maison » avec des ingrédients de base, en assumant de manger du sucre quand on a envie de goût sucré, voilà le meilleur moyen de ne pas se tromper !

La signalétique de la maison de santé est en place !

En attendant la construction du futur médicentre dans le quartier des cheminots, la maison de santé pluriprofessionnelle Coordination Santé Saint-Pol-sur-Mer a affiché sa toute nouvelle signalétique sur ses locaux du 407 rue de la République.

Les professionnels de santé vous y reçoivent dans un esprit d’équipe et de coopération.

Arrêt de mes consultations à Hazebrouck

Après dix ans de prise en soin de centaines de patients de tous âges et de tous profils, voguant vers d’autres horizons professionnels, je ferme à la fin de l’année 2021 mon cabinet libéral à Hazebrouck.

Je conserve celui de St-Pol-sur-Mer, à 40 minutes d’Hazebrouck, où je continue à accueillir anciens et nouveaux patients.

Merci à tous les patients et tous les médecins du secteur d’Hazebrouck qui m’ont fait confiance.

Pour les patients ne pouvant pas aller jusque St-Pol-sur-Mer :

Pour ceux en surpoids en recherche d’une approche non restrictive, à l’opposé des régimes, centrée sur le comportement alimentaire, je vous invite à vous rapprocher du Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids et des praticiens qui y sont affiliés : gros.org

Plus généralement, vous pouvez trouver un annuaire de diététiciens-nutritionnistes affiliés à l’Association Française des Diététiciens Nutritionnistes, qui œuvre pour la formation continue et la montée en compétences des praticiens afdn.org

Et si on mangeait moins pour se sentir mieux au quotidien

Il vous est sans doute déjà arrivé d’avoir la sensation d’avoir trop manger.

Si de telles sensations sont ponctuelles, à l’occasion d’un mariage, d’une fête de famille, ou d’un buffet à volonté devant lequel vous avez eu du mal à être raisonnable, ce n’est pas un problème.

En revanche, si cette sensation est fréquente voire quotidienne, pour peu que vous ayez hérité d’une génétique défavorable, la prise de poids semble inéluctable.

Les régimes amaigrissants sont des échecs cuisants sur la durée dans plus de 90% des cas et aboutissent même le plus souvent à une prise de poids à long terme. Autrement dit, pour éviter le surpoids, il ne faut pas prendre de poids, au sens où on risque de ne jamais pouvoir perdre tout le poids gagné.

Mais mon propos ici n’est pas la régulation de son poids. Je veux parler plus simplement d’écouter son corps. De chercher à améliorer son bien-être immédiat. Ce qui semble un objectif beaucoup plus motivant au quotidien que la recherche d’une perte de poids hypothétique sur plusieurs jours, plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Quand on mange sans être à l’écoute de son corps, que se passe-t-il ?

On risque de manger bien plus que ses besoins physiologiques. Et c’est finalement un sur-remplissage de l’estomac qui nous alertera, qui sera pour nous le signal qu’il est temps d’arrêter de manger. Pour certains, ce n’est d’ailleurs que dans cette situation qu’ils disent ne plus avoir faim. Et cette sensation peut même être vécue positivement par certaines personnes, qui y voient un état agréable, qu’ils recherchent. Pour ces derniers, bien évidemment, il va être compliqué de réduire les consommations.

Ce sont eux qui pousseraient volontiers la chansonnette « j’ai bien mangé, j’ai bien bu, j’ai la peau du ventre bien tendu… »

Mais ils sont loin de représenter la majorité. Dans les faits, la plupart des personnes n’aiment pas être dans cet état. Ils utilisent d’ailleurs l’expression « j’ai trop mangé ».  Ils se sentent lourds, gonflés, éventuellement ralentis, manquant de dynamisme.

Que la « sur-prise » alimentaire ait lieu à midi ou le soir, le double effet « mal-être » est bien souvent au rendez-vous.

Mangez trop copieusement un midi et, outre cette sensation de trop-plein, le début d’après-midi risque fort d’être un peu difficile. Pour peu que vous soyez fatigué, l’envie de dormir risque de pointer son nez et la somnolence guette. Attention pour les personnes qui pratiquent des métiers potentiellement dangereux : chauffeurs, conducteurs d’engins… Et pour les travailleurs derrière leur bureau, quoi de plus pénible que de devoir lutter pour rester éveillé

En fait, la digestion pompe beaucoup d’énergie et un repas lourd va donc être particulièrement consommateur. Qui ne sera pas tenté alors de prendre une petite gâterie sucrée pour se redonner de l’énergie ? C’est le cercle vicieux !

Mangez trop copieusement le soir, et c’est la nuit qui risque d’être plus agitée. Pour les personnes sujettes aux remontées acides, un estomac bien plein sera particulièrement propice aux brûlures d’œsophage ou de fond de gorge, voire aux régurgitations acides qui vous réveillent en pleine nuit. D’une manière générale, la qualité du sommeil est altérée et on peut même se réveiller le matin en étant encore en train de digérer le repas de la veille, des renvois étant là pour vous le prouver.

Ce n’est pas la meilleure façon de commencer la journée en forme. Et le transit risque lui aussi d’en être perturbé, les épisodes de type diarrhée par trop plein n’étant pas rares.

Et je n’ai parlé pour l’instant que des conséquences à court terme d’un unique repas trop copieux.

Prenons maintenant la situation des personnes qui mangent de manière assez systématique des repas plus riches que leurs besoins.

Je ne parlerai pas ici des problèmes de santé qui risquent d’apparaître avec le temps, mais de manière insidieuse et longtemps asymptomatique, sans prévenir, comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires.

Je voudrais simplement souligner l’inconfort au quotidien que peut engendrer cette situation. Dans mon constat, 80% des patients qui viennent me voir et se plaignent de reflux gastro-oesophagiens réguliers, voient une nette amélioration voire une disparition de ces douleurs quotidiennes par le simple fait de manger moins et moins riche.

Dans une proportion moindre, bien des problèmes de transit (alternance constipation diarrhée, ballonnements etc.) sont aussi améliorés par une simple diminution du volume alimentaire.

Autre exemple. Parmi les personnes qui se plaignent (ou constatent simplement) qu’elles ne savent pas déjeuner le matin car elles n’ont aucun appétit, voire qu’une prise alimentaire les met dans un état nauséeux, un bon nombre sont des (trop) gros mangeurs du soir, qui arrivent donc le matin avec un estomac non encore vidangé de la veille au soir et donc peu enclin à recevoir déjà un nouvel apport de nourriture. L’allègement du repas du soir est donc souvent un moyen de retrouver le plaisir de petit déjeuner, et par ricochet d’avoir une journée alimentaire mieux structurée, avec des prises réparties en 3 repas au lieu de 2, donc moins lourdes à digérer (cqfd).

Autant on peut comprendre, mais bien évidemment vivement déconseiller, quand certains boivent un peu plus que de raison lors de certains repas. Ils y trouvent un bien-être immédiat par une désinhibition, une décontraction… Autant trop manger n’apporte rien que, peut-être, le plaisir instantané qu’on peut avoir quand on a l’aliment en bouche. Encore qu’on mange souvent dans des conditions qui ne nous permettent pas d’apprécier pleinement ce plaisir, notre attention étant captée par un écran de smartphone, d’ordinateur ou de télé. Et le plaisir est bien souvent plus cérébral que gustatif.

Dernier point essentiel, le plaisir à manger.

Quand on a vraiment faim, tout paraît bon. Autrement dit, quand l’estomac commence à tirailler derrière le nombril, c’est-à-dire quand c’est le corps qui réclame, même un aliment qu’on mange habituellement sans plaisir particulier fait le régal de nos papilles. Un simple plat de légumes légèrement assaisonné, un poisson au four, un morceau de pain frais…

Alors qu’à l’inverse, quand on mange en dehors des besoins du corps, le plaisir se limite trop souvent à des aliments gras, sucrés, salés, qui savent flatter les papilles, pas forcément dans la subtilité. Et c’est donc vers ces aliments que nos envies se dirigent alors naturellement.

Une parenthèse à ce sujet. La collation à la récréation du matin à l’école est une vraie problématique. En effet, pour tous les enfants qui ont déjeuné le matin, elle est surperflue, et bien trop tardive. Elle conduit les enfants à arriver sans faim au repas du midi. Résultat : sont-ils dans des bonnes dispositions pour avoir envie de goûter et se régaler avec des légumes ou du poisson ? Non, au contraire, ils vont être encore plus attirés par les produits gras, salés, sucrés.

Alors, tandis que la fin de l’été approche, et même s’il n’a pas partout rempli ses promesses de chaleur et de soleil, si vous avez un peu d’embonpoint, si vous avez pris quelques kilos ces derniers mois avec la crise sanitaire, si vous avez simplement des début d’après-midi ou des nuits difficiles, si vous avez des inconforts digestifs, si vous avez régulièrement le sentiment d’avoir « trop mangé », pour la rentrée, essayez de moins manger. Des choses savoureuses, qui vous font envie, mais moins.

Pas de manière mathématique en pesant les aliments ou en diminuant de moitié telle ou telle portion. Juste en étant à l’écoute de votre corps, de vos sensations, de votre plaisir en bouche.

Avant de prendre la bouchée suivante, avant de prendre le plat suivant, posez-vous la question : est-ce que j’en ai encore envie, est-ce que j’ai encore du plaisir en bouche avec ce plat ? Et si vous avez un doute, arrêtez-vous là. Et constatez les effets sur votre bien-être au quotidien.

Apéros, barbecues, comment bien profiter des plaisirs de l’été ?

Après une longue période de restriction des relations sociales, le déconfinement nous offre enfin la possibilité de revoir du monde pour partager des moments conviviaux. Alors que les beaux jours pointent leur nez et avec eux les traditions festives et culinaires estivales, comment aborder l’été pour que le petit rosé, la bière fraîche, les chips et des saucisses grillées ne viennent pas ajouter des kilos à ceux emmagasinés pendant le confinement ?

Avant de parler alimentation, rappelons que la disparition du couvre-feu, les journées où le soleil se couche tard et la réouverture des installations sportives doivent nous aider à retrouver le chemin d’une activité physique salutaire aussi bien pour notre corps que pour notre mental.

Au plan strictement alimentaire, ne commençons pas à nous mettre au régime pour la n-ième fois.

Il faut se faire plaisir, mais peut-être se faire plaisir autrement. Car contrairement à ce qu’on entend souvent, tout ce qui est bon ne fait pas forcément prendre du poids.

Commençons par le rayon boissons.

Parmi les fausses bonnes idées, remplacer son soda favori par un jus de fruit.

Certains le font en pensant limiter l’apport en sucres. Or, la plupart des jus de fruits sont autant, voire plus sucrés que le cola par exemple, la palme revenant au jus de raisin. Alors même si, en dehors du sucre, les jus de fruit ont sans doute un profil nutritionnel un peu plus intéressant que les sodas, ils n’en restent pas moins d’un intérêt très limité et particulièrement riches en sucre.

Les jus de légumes sont plus intéressants, à commencer par le jus de tomate, à conditions d’en choisir un pas trop salé et d’éviter d’y rajouter du sel au céleri. Si vous aimez le goût du céleri, il existe du céleri en poudre sans sel qui fait parfaitement l’affaire. (ou encore mieux, quelques feuilles de céleri frais).

L’alcool est bien sûr également un problème lorsqu’il n’est pas consommé avec modération.

C’est bien le degré d’alcool qui détermine la toxicité de la boisson. C’est aussi lui qui détermine pour une large part sa richesse calorique, en plus du sucre qui peut être également présent. Rappelons qu’un gramme d’alcool apporte 7 calories contre « seulement » 4 pour un gramme de sucre.

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Et il existe un certain nombre de boissons très agréables en été avec un titre alcoolique assez faible. C’est le cas des bières blanches, des panachés, c’est aussi le cas du cidre. Dans les vins, certains pétillants roses voire rouges comme le Lambrusco italien ne sont qu’à 8°, contre souvent 12 ou plus pour un vin classique..

Ensuite, il existe de nombreuses recettes de cocktails dans lesquels ont met de l’eau pétillante, ce qui vient diminuer la concentration de l’alcool sans apport de sucre.

Pour les enfants mais aussi pour les grands, une citronnade maison légèrement sucrée est délicieusement rafraîchissante pour peu que l’acidité du jus de citron ne nous effraie pas.

Plus largement, des fruits et des herbes aromatiques infusées une nuit dans l’eau au réfrigérateur apportent des notes rafraîchissantes bien agréables : agrumes, menthe, basilic…

Les smoothies, purées de fruits mixés délayées dans un peu d’eau, présentent également des atouts puisque les fibres des fruits y sont bien présentes, au milieu de pas mal de sucre il est vrai.

Les sirops ne sont pas à négliger car ils présentent l’avantage de pouvoir être modérément dosés.

Par contre, je limiterais les boissons light, qui contiennent des édulcorants chimiques. Même ceux a priori plus « naturels » à base de stevia entretiennent l’appétence pour le goût sucré.

Il faut encore citer l’Antésite, boisson ancestrale à base d’extraits de réglisse et de gentiane, naturellement sans sucre et très rafraîchissante. Quelques gouttes dans un verre d’eau suffisent.

Mais aussi le lassi, boisson indienne constitué grosso modo de yaourt nature mixé avec des glaçons et un peu de lait ou d’eau. Même sans sucre, c’est un régal, et un vrai produit laitier. En plus local, le lait Ribot breton, le lait battu flamand ou encore le lait fermenté présentent le même intérêt.

Voilà pour les boissons. Mais pour ce qui est de la nourriture solide, comment gérer l’apéritif ?

Une vraie bonne idée, plutôt que de vouloir alléger l’apéritif en n’y servant que des tomates cerises et des bâtons de concombre (qui y ont d’ailleurs toute leur place), c’est d’opter pour l’apéritif dînatoire. Là c’est clair, on peut vraiment se faire plaisir à l’apéritif, et ça ne viendra pas en plus du repas habituel.

Ou bien un entre deux, l’apéritif tient lieu d’entrée et de fromage, vous conservez le plat et le dessert pour le repas.

Dans la version dînatoire, on peut donc s’amuser à mettre sous forme consommable avec les doigts tout ce qu’on mangerait dans un repas classique.

Mettons des fruits : boules de melons, cubes de pastèques, grains de raisin, brochettes de fruit

Mettons des légumes avec une petite sauce : tomates cerises, bouquets de chou-fleur cru, tronçons de carottes, concombre, fenouil, poivrons

Mais aussi des cornichons, des petits oignons au vinaigre, des pickles, de champignons de Paris.

Ou encore des verrines de gaspacho ou autre soupe froide.

Du fromage : en dés, en copeaux, des billes de mozzarella en brochette avec des tomates et une feuille de basilic, des cubes de fêta marinés

Du poisson : pourquoi pas une rillette de thon ou de maquereau pour tremper les légumes ou tartiner sur des toasts. Il suffit de mélanger du thon ou du maquereau en boîte avec du petit suisse, du fromage blanc ou du fromage type St-Morêt ou Carré Frais.

Des crevettes à décortiquer ou des bâtons de surimi (même s’ils contiennent moins de 50% de poisson).

De la viande également : roulade de jambon, viande des grisons, saucisson de jambon type St-Agaûne, des petits pilons de poulet juste rôtis au four avec quelques herbes de Provence.

Dans la version végétarienne, du houmous (purée de sésame et pois-chiche) tartinée sur du pain peut représenter une bonne alternative.

Enfin n’oublions pas les féculents : du pain pour les toasts, des bretzels, des gressins, des blinis (maison : ce sont juste des petites crêpes épaisses) avec un peu de fromage à tartiner, des minis épis de maïs au vinaigre.

Et tout cela sans omettre les traditionnelles olives, pistaches (à choisir non salées de préférence) ou mélange de fruits secs (noix de cajou, macadamia, raisins secs, baies de goji…).

Voilà de quoi se faire plaisir autrement qu’avec des chips, des biscuits soufflés à la cacahuète et du saucisson sec.

Passons maintenant au barbecue, la star de l’été.

Il y a tant de bonnes choses à faire griller sur un barbecue ! C’est dommage de se limiter aux tranches de lard, aux saucisses, qu’elles soient de porc, de volaille ou de mouton, et aux travers de porc.

Pour rester dans la viande, pourquoi ne pas se régaler avec une pièce de bœuf : côte de bœuf, ou plus modestement un tournedos ou un pavé. Mais aussi une côte de porc, pourquoi pas ? Le tout étant de manger la partie maigre et de laisser de côté le gras.

Mieux, passer à la volaille : un magret de canard grillé avec sa peau, ou un poulet rôti entier ! Voilà qui a du goût.

Si vous le pouvez, privilégiez le barbecue vertical, ça limitera le risque de brûler vos aliments qui n’en seront que meilleurs et plus sains.

Les brochettes de toutes viandes sont aussi une bonne idée. On peut faire mariner la viande dans du vin ou de la bière, ou encore dans du yaourt avec de l’ail et des épices. De quoi la parfumer à cœur. Et être créatif sur les légumes à intercaler avec les morceaux de viande. Les habituels poivrons, oignons, tomates bien sûr ! Mais pourquoi pas aussi des champignons, des tronçons de courgette, des morceaux de fenouil qui resteront croustillants.

Et puis il y a les tripes. Bien sûr, on aime ou on n’aime pas. L’avantage au barbecue, c’est que ça ne sent pas dans la maison. Et l’avantage des tripes, c’est que contrairement à ce qu’on pense, ce n’est pas gras. C’est gélatineux, mais cela n’apporte que peu de calories. Autrement dit, 100g de tripes grillées, c’est moins calorique que 100g de blanc de dinde ou de poulet grillé. Alors si vous aimez, n’hésitez pas.

Enfin, parlons des produits de la mer. Certains cuisent leurs coquilles St-Jacques sur le barbecue au naturel, les coquilles s’ouvrant quand elles sont cuites.

C’est aussi l’occasion de manger des sardines fraîches (ou surgelées) sans embaumer toute la cuisine. Mais de nombreux poissons se grillent : truite arc-en-ciel, darne de saumon, bar, maquereau, rouget

Et tant de légumes qui peuvent aussi se cuire au barbecue, dans une brochette avec de la viande, ou dans une brochette uniquement de légumes (pensez à vos amis végétariens) ou encore entiers ou en morceaux sur la grille.

Et pour accompagner tout cela, plutôt que le paquet de chips ou la salade de pâtes ou de pomme de terre gorgées de mayonnaise, pourquoi pas une pomme de terre à la braise, cuite dans un papier aluminium, ou encore un épi de maïs entier grillé sur le barbecue.

Soyez créatifs, faites du bien à votre palais, à votre mental et à votre corps !

Bon été.

Ouverture de consultations à Dunkerque – St-Pol-sur-Mer

J’ai le plaisir de vous informer de l’ouverture de mes consultations libérales à compter du mois de mai 2021 à St-Pol-sur-Mer, commune associée à Dunkerque.

Je rejoins la MSP (maison de santé pluriprofessionnelle) Coordination Santé St-Pol-Mer, au sein du cabinet des Drs Jimmy Fichten, Grégory Leblond et David Wyts, au 407 rue de la république, dans l’attente de la construction du futur @MedicentreFlandreMaritime de St-Pol.

Pour prendre rendez-vous, cliquez ici.

En obésité comme de poids « normal », manger sainement est toujours facteur d’espérance de vie en bonne santé.

A mon cabinet comme au quotidien avec des proches, j’entends souvent des personnes qui se trouvent un peu fortes prononcer des paroles du type « Lui, il en a de la chance, il peut manger ce qu’il veut, il garde la ligne. Il n’a pas besoin de faire attention. » Ou encore « Elle ne boit que du soda, elle se nourrit de frites et de pizzas et elle ne prend pas de poids, c’est injuste. »
En réalité, en termes de santé, ce n’est pas parce qu’on a la ligne qu’on peut manger n’importe quoi.
Et inversement, même si on est en obésité et que ça ne nous permet pas de maigrir, il est toujours utile de manger sainement.
Explications

Pour bien comprendre, je vous propose de prendre connaissance d’une étude américaine (1) publiée en 2018 et portant sur 123 000 personnes.
Vous en trouverez une présentation plus détaillée sur le site des sciences du sport au lien suivant : https://www.sci-sport.com/articles/impact-de-5-facteurs-sur-l-esperance-de-vie-168.php
Les graphiques ci-après en sont tirés.

L’étude consistait à étudier l’espérance de vie à 50 ans d’hommes et de femmes en fonction de leur respect de 5 critères d’hygiène de vie, autrement dit d’habitudes et comportements quotidiens en rapport avec la santé.
Ces 5 critères étaient les suivants :

  • Ne pas fumer et n’avoir jamais fumé
  • Consommer l’alcool avec modération (ou pas du tout)
  • Pratiquer 30 minutes minimum par jour d’activité physique modérée à intense
  • Ne pas être en surpoids ni en sous-poids
  • Etre dans les 40% d’américains qui respectent le mieux les critères d’une saine alimentation (qui rejoignent bien entendu les recommandations françaises : manger suffisamment de fruits et légumes, limiter la viande rouge, les boissons sucrées, le sel, les mauvaises graisses etc.)

Les résultats sont édifiants.
A 50 ans, un homme qui respecte les 5 critères a 12 années d’espérance de vie en plus que celui qui n’en respecte aucun. Pour une femme, le différentiel monte même à 14 années !
Ce qui est encore plus intéressant, c’est qu’un seul critère de plus permet un gain d’espérance de vie de plus de 2 années.


On voit bien dans cette étude que le surpoids (et le sous-poids), d’une part, la « mauvaise alimentation » d’autre part, sont des facteurs cumulatifs de risque santé.
Si ces données ne permettent pas d’affirmer de manière précise qu’une personne de poids normal qui mange « très mal » a autant, plus ou moins de risque santé qu’une personne obèse qui mange « sainement », le fait est que la première prend des risques pour sa santé indépendamment de son poids à avoir une « mauvaise alimentation ».
Les personnes de corpulence normale auraient ainsi tort de penser qu’elles peuvent manger ce qu’elles veulent sans risque pour leur santé.

J’en profite pour réaffirmer que oui, on peut rester obèse tout en mangeant sainement.
L’obésité peut s’être installée à un moment compliqué de sa vie où la gestion de l’alimentation a été difficile. Et une fois que l’obésité est installée, si on peut généralement la réduire un peu, on ne peut la guérir sauf à passer par des techniques lourdes de conséquences et dont le résultat à long terme est loin d’être garanti, comme la chirurgie de l’estomac.


Ainsi, de nombreuses personnes obèses respectent la plupart des recommandations de la saine alimentation et mangent peu en quantité. Elles ne comprennent d’ailleurs souvent pas pourquoi elles ne maigrissent pas, tant des marchands de solutions minceurs essaient de leur faire croire que c’est juste une question de volonté et qu’ils n’ont qu’à manger peu, sain et bouger pour résoudre leur problème.
Ces personnes ont raison de manger comme elles le font puisque, pour une personne en surpoids comme pour une personne de poids normal, manger sainement permet de diminuer les risques de nombreuses pathologies (cardiovasculaires et cancers en premier lieu).

Une autre étude (2) vient d’ailleurs expliquer pourquoi les personnes obèses qui mangent sainement ont moins de risque santé.
Elle est présentée dans les cahiers de diététique et de nutrition, repris sur le site nutripro de Nestlé : https://www.nutripro.nestle.fr/dossier/les-cahiers-de-nutrition-et-de-dietetique/les-complications-metaboliques-de-lobesite?utm_campaign=Newsletter&utm_source=NL_May&utm_medium=breve2#

Parmi les risques importants liés à l’obésité figurent les désordres métaboliques : hypertension, taux anormalement élevé de sucres dans le sang, excès de triglycérides (graisses présentes dans les artères), manque de bon cholestérol… avec à la clef des risques de diabète, de maladies cardiovasculaires (AVC, infarctus…) ou encore d’infertilité.
Or, on constate que certaines personnes en obésité ne présentent pas ces troubles métaboliques. Ce sont des personnes obèses « en bonne santé ».
Les chercheurs avancent une explication, corroborée par leurs expériences sur la souris. Plus que la quantité de graisse, c’est la qualité de la graisse – sa composition – qui est à l’origine de ces risques.

Ainsi, dans notre expérience, les souris testées étaient toutes soumises à un régime riche en graisse et en sucre, ce qui induisait une augmentation de la masse grasse aboutissant à une obésité.
Mais un groupe de souris voyait sa ration alimentaire enrichie en substances antioxydantes, comme on en trouve dans les fruits, légumes, fruits à coques etc.
Le groupe à l’alimentation non enrichie avait une espérance de vie réduite de 36% par rapport aux souris alimentées de manière saine, avec de nombreuses anomalies métaboliques et une graisse infiltrée de substances inflammatoires.
Le groupe en obésité mais avec les substances antioxydantes présentait lui la même espérance de vie que les souris de poids normal, et une composition de graisse proche de celle de ces mêmes souris.

S’il faut toujours être prudent dans l’extrapolation des résultats sur les souris à l’homme, cette étude constitue un indice supplémentaire de l’intérêt pour une personne en obésité de manger « sainement », quand bien même cela ne réduirait pas son obésité.
Alors à vos assiettes !

Pour mémoire, les recommandations nutritionnelles actualisées se trouvent ici : Toujours 5 fruits et légumes mais seulement 2 produits laitiers par jour : les nouveaux repères nutritionnels officiels

(1) Li Y, Pan A, Wang DD, Liu X, Dhana K, Franco OH, Kaptoge S, Di Angelantonio E, Stampfer M, Willett WC and Hu FB. Impact of Healthy Lifestyle Factors on Life Expectancies in the US Population. Circulation Article in Press, 2018.

(2) Aires V, Labbé J, Deckert V, Pais de Barros JP, Boidot R, Haumont M, et al. Healthy adiposity and extended lifespan in obese mice fed a diet supplemented with a polyphenol-rich plant extract. Sci Rep 2019;9(1):9134

Alimentation : quels conseils pour les personnes atteintes d’un cancer ?

Dépistage du cancer du seinLes liens entre alimentation et cancers ne sont plus à prouver. Le rôle de certains aliments, ou familles d’aliments, dans les risques de développer tel ou tel cancer commence à être bien documenté. S’en suit toute une série de recommandations.

Pour les personnes qui ont déjà un cancer, en cours de traitement ou après traitement, les recommandations alimentaires fiables sont moins nombreuses et surtout moins connues.
Pourtant, il est important pour ces patients de prendre en compte l’alimentation dans leur processus de traitement.

  • Le réseau Oncodiets : un réseau de diététiciens libéraux spécifiquement formés en nutrition et cancer en partenariat avec les centres de lutte contre le cancer

« Ainsi est né le réseau ONCODIETS suite au constat fait par l’équipe diététique de l’Institut Gustave Roussy que peu de patients traités pour un cancer et orientés vers des professionnels libéraux prenaient effectivement rendez-vous et bénéficiaient donc d’un suivi nutritionnel à la sortie de l’hôpital.

Le réseau ONCODIETS est un réseau de diététiciens nutritionnistes de ville en collaboration avec les Centres de Lutte Contre le Cancer (CLCC) dans l’objectif d’assurer la continuité des soins de ville de leurs patients.

Les diététiciens membres du réseau ONCODIETS doivent signer une charte définissant les engagements réciproques avec les CLCC ainsi que les valeurs, les objectifs et les modalités de fonctionnement. Ils doivent adhérer à une société savante et avoir suivi une formation Nutrition et cancer agréée. »

Source : sfncm.org

Adhérent à l’association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN) http://www.adfn.org , j’ai rejoint le réseau Oncodiets en décembre 2020 après avoir suivi une formation spécifique auprès de l’Institut Supérieur de l’Alimentation – ISA SSHA.

  • Les recommandations pour la prévention primaire des cancers, à suivre également par les personnes atteintes de cancer

Les débats actuels sur la présence de nitrite dans les charcuteries est une illustration de la diffusion des connaissances médicales sur les liens entre alimentation et cancers.

Ainsi, la recherche scientifique a mis en avant des liens probables, voire certains, entre la consommation de certaines familles d’aliments et l’augmentation, ou la diminution, de risque de cancer.

La consommation de charcuterie et de viande rouge favorise le risque de cancer colorectal tandis que celle de produits laitiers et d’aliments riches en fibres végétales le réduit (légumes frais et légumes secs, fruits frais et fruits à coque, produits à base de céréales complète, graines).

Le café (avec modération) diminue le risque de cancer du foie et de l’endomètre.

L’alcool augmente les risques de cancer de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, de l’estomac ou encore du sein

L’Institut National du Cancer présente ces résultats sous forme très didactique. Cliquez ici.

On dispose donc d’éléments maintenant nombreux et fiables en termes de prévention primaire, c’est-à-dire l’effet sur les personnes qui n’ont jamais eu de cancer.

  • Des recommandations spécifiques pour les personnes atteintes de cancer

Pour les personnes qui ont – ou ont eu – un cancer, les données sont moins nombreuses. Pourtant, les questions des patients foisonnent et il faut pouvoir leur apporter des réponses fiables.

L’Institut National du Cancer a produit un travail de synthèse particulièrement bienvenu.

La recherche nous a apporté des éléments inattendus.
Ainsi, la consommation de thé vert est officiellement déconseillée les 2 jours précédant, pendant et les 2 jours suivant une chimiothérapie, car risquant d’interagir avec les traitements.

De même, si la perte de poids chez les patientes en surpoids atteintes de cancer du sein est plutôt recommandée (une fois le traitement achevé et sauf chez les séniors), elle est, à l’inverse, à risque de mortalité accrue chez les patients atteints de cancer de l’œsophage ou du poumon.

La dénutrition est un risque majeur pour de nombreux cancers, du fait de la perte d’appétit causée par certains traitements mais aussi de la consommation accrue d’énergie du cancer lui-même.

En revanche, il n’est pas prouvé à l’heure actuelle que « le cancer se nourrit du sucre de l’alimentation » et qu’un régime sans glucides (dit « cétogène ») serait favorable.

De même, si certains ont fait état à leur niveau de résultats positifs du recours au jeûne pendant le traitement du cancer, les études validées à ce sujet ne montrent pas de bénéfice global et soulignent même le risque accru de dénutrition.

Enfin, pour les patients atteints de cancer du sein, sont à privilégier la limitation des aliments riches en matières grasses et la consommation d’aliments riches en fibres tels que les céréales complètes, les légumes secs, les fruits et les légumes

  • Où trouver des professionnels compétents ?

Alors, si vous avez un cancer et que vous avez des doutes sur votre alimentation, consultez des professionnels compétents :

 

– Les diététiciens de l’établissement hospitalier où vous êtes suivi,

 

 

– En région Hauts-de-France, les diététiciens intervenant dans les Espaces Ressources Cancers

 

Pour ma part, j’interviens à l’Espace Ressources Cancers du Dunkerquois, animé par l’Espace Santé du Littoral.

– Les diététiciens membres du réseau Oncodiets

Pour mémoire, avec les médecins-nutritionnistes, les diététiciens sont les seuls professionnels de santé spécialisés en alimentation et nutrition dont la formation et l‘exercice professionnel sont encadrés par le code de la santé publique, ce qui vous apporte une meilleure garantie de compétences et de sérieux.

En revanche, aucun texte réglementaire n’encadre la formation et l’exercice professionnel des autoproclamés experts en nutrition ou même des naturopathes. Certains sont sans nul doute d’excellents professionnels, mais si vous choisissez d’en consulter un, n’hésitez pas à vous renseigner sur leur parcours, leur formation et leur expérience. Ne laissez pas votre santé entre n’importe quelles mains.

  • Un nouveau forfait post-soins cancer pris en charge par l’Assurance Maladie

Enfin, bonne nouvelle, un forfait post-soins cancers vient d’être mis en place au niveau national. Sur prescription du médecin-traitant, les patients pour bénéficier gratuitement dans l’année qui suit la fin de leur traitement d’un bilan diététique, psychologique et activité physique ainsi que de séances de suivi. Dès que les maisons de santé et autres réseaux de santé auront pu s’organiser et que les médecins en seront informés.

Le cabinet reste ouvert malgré le reconfinement !

Le cabinet de diététique et nutrition reste ouvert malgré le confinement. N’oubliez pas de vous munir de votre attestation de déplacement avec pour motif « déplacements pour consultations et soins ».

Pour prendre rendez-vous en ligne, cliquez sur le lien suivant :

prendre-mon-rdv.com

ou appelez le secrétariat au 03 27 90 94 97.

Surpoids de l’enfant : limiter le temps devant les écrans.

Depuis plusieurs dizaines d’années, la multiplication des écrans et des contenus numériques s’est accompagnée d’une augmentation du temps passé devant les écrans par nos enfants.

Du temps de la télé en noir et blanc, les programmes n’étaient pas diffusés 24 heures sur 24 et les programmes pour les enfants étaient proposés dans des tranches horaires bien précises.

Avec la multiplication des chaînes de télévision, dont certaines spécialisées dans les programmes familiaux, avec la diffusion de programmes 24h sur 24, mais aussi avec la démocratisation d’abord des cassettes vidéos puis des DVD, enfin avec les consoles de jeux vidéo puis la télévision par internet et le streaming, il est devenu possible de proposer à tout moment un temps devant l’écran à son enfant.

Mais ce sont aussi les écrans qui se sont multipliés. On est loin aujourd’hui des premières Gameboy mais entre les ordinateurs, les tablettes, les smartphones et le téléviseur, beaucoup de foyer ont aujourd’hui plus d’un écran par personne.

Autant de tentation à portée de main pour les enfants. Autant de solutions qui ont parfois le goût de la facilité pour les parents. Pour que la fin d’après-midi soit tranquille au retour d’une journée de travail éprouvante. Pour que le trajet en voiture se passe bien. Pour discuter tranquillement avec les amis chez qui on passe l’après-midi. Pour que le petit accepte d’aller se coucher, sans avoir besoin de hausser le ton ou de passer du temps avec lui jusqu’à ce qu’il s’endorme, alors qu’on a tant de choses à faire…

Mais la multiplication du temps devant les écrans n’est pas sans incidence. Je ne parlerai pas ici du développement cognitif, social et affectif et m’en tiendrai à ce qui a trait à l’alimentation et au poids.

 

L’avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) rendu en 2019 sur l’effet de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans est particulièrement parlant : « De nombreuses études observent une association entre le temps passé devant les écrans et le surpoids/obésité des enfants et des adolescents. »

En premier lieu, l’exposition importante aux écrans a des conséquences importantes sur le sommeil des enfants et des ados.

Voici ce qu’en dit l’avis du HCSP : « L’usage des médias, quel que soit le média, que ce soit juste avant de dormir, mais aussi un usage journalier supérieur à 2h après l’école sur chaque support ou 4h en tout, entraîne significativement une latence d’endormissement supérieure à 60 min et un déficit en sommeil supérieur à 2h. La latence d’endormissement est plus grande et le temps total de sommeil est plus faible chez ceux qui utilisent au moins 4 écrans comparés à ceux qui n’en utilisent qu’un seul. Les effets apparaissent après deux heures ou plus d’utilisation par jour et deviennent de plus en plus importants au fur et à mesure que les heures d’utilisation augmentent (réduction de 35% de temps total de sommeil rapportée par les jeunes pour 2h d’écran, et de 52% de réduction pour 5h et plus). »

Or, le lien entre quantité et qualité du sommeil d’une part, régulation du poids d’autre part, n’est plus à démontrer.

Comme le rappellent le Dr Mariette Boon et le Pr Liesbeth Van Rossum dans leur livre « le charme secret de notre graisse », le sommeil donne faim. Au-delà de constatations empiriques, des études scientifiques basées sur les taux d’un certain nombre d’hormones qui régulent l’appétit (citons notamment la ghréline et la leptine) ont pu expliquer la raison de cette faim accrue.

Et les aliments supplémentaires consommés pour calmer cette faim supplémentaire compensent largement la dépense énergétique supplémentaire. En effet, on dépense plus d’énergie les heures où on est éveillé que les heures où on dort. Encore que les heures passées devant un écran de télévision ne soient pas des moments où notre dépense énergétique est élevée.

Autrement dit, si votre enfant passe beaucoup de temps devant les écrans, il risque d’avoir réellement plus faim et de réclamer (voir se servir directement…) davantage à manger.

En deuxième lieu, pendant le temps passé devant les écrans, les enfants développent des comportements de grignotage alimentaire. Citons à nouveau le HCSP « Ce sont les comportements associés à l’utilisation de l’écran qui sont responsables de l’augmentation du surpoids avec le temps d’écran ; ainsi le temps passé devant la télévision est associé à des prises alimentaires augmentées. ».

Par ailleurs, hormis certains jeux vidéos qui nécessitent que le joueur danse où fasse avec son corps les mouvements qu’il souhaite que son avatar fasse sur l’écran, notons que le temps passé devant les écrans est un des temps les plus sédentaires que puisse connaître un jeune, c’est-à-dire le moins consommateur d’énergie.

On me répondra que le temps de lecture d’un livre n’est pas beaucoup plus actif. Certes (même si le fait de tourner les pages est sans doute un peu plus consommateur que le zapping avec la télécommande). Mais il n’engendre pas les mêmes conséquences sur le sommeil, ni sur les prises alimentaires.

Voilà pour les constats.

Mais quels repères donner pour éviter ces effets néfastes.

La première chose, c’est qu’il ne faut pas avoir peur que son enfant s’ennuie.

Comme le rappelait Philippe Mérieu, spécialiste en sciences de l’Education, dans un entretien paru dans le Point en janvier 2018, l’ennui constitue un élément important dans le processus de construction de l’enfant. « L’ennui fait directement référence au rapport au temps de l’enfant, un point fondamental de son développement. Est-ce qu’il doit exiger tout, tout de suite, ou bien est-il capable d’attendre, voire de jouir de cette attente ? »

Il invite donc les parents à ne pas culpabiliser quand leurs enfants viennent se plaindre de s’ennuyer et de ne pas chercher systématiquement à combler cet ennui.

Mais il rappelle la notion d’exemplarité : « Le plus important est que les parents donnent l’exemple. En effet, ce que dit l’adulte compte moins que ce qu’il fait : l’enfant le regarde et le prend comme modèle. Les parents doivent donc interroger leur propre comportement, chasser cette peur du vide et limiter l’usage des « prothèses technologiques » (téléphones mobiles, applications, etc.) »

On est exactement dans les mêmes mécanismes que dans l’alimentation. Si les parents boivent des sodas à chaque repas et ne consomment jamais de légumes, ils ne peuvent pas espérer que leur enfant accepte de bonne grâce de ne boire que de l’eau et de manger les légumes qu’on lui propose.

 

Ensuite, pour poser un cadre structurant, le Collectif Surexposition aux Ecrans (CoSE) propose de définir 4 règles simples.

Pas d’écran le matin avant d’aller à l’école. En effet, ce temps écran vient perturber les capacités d’attention de l’enfant en classe devant son professeur.

Pas d’écran pendant les repas. Beaucoup de parents devront se faire violence tant le téléviseur est le compagnon de repas de nombreux foyers français. En effet, manger devant un écran détourne l’attention de ce que l’on mange au profit de l’écran. Résultat, on ne se rend pas bien compte des quantités qu’on a consommées, on n’a pas maximisé son plaisir à manger, et on mange donc généralement des quantités plus importantes.

Pas d’écran dans la chambre. Des systèmes de contrôle parental de plus en plus sophistiqués permettent aux parents de limiter le temps et de sélectionner les programmes pour éviter que leur enfant ne tombe sur une émission qui ne soit pas de son âge ou qu’il abuse en durée. Mais le nombre de foyers qui possèdent de tels systèmes, ou l’utilisent, reste faible. Et le temps devant écran devient d’autant plus enrichissant qu’il fait l’objet d’un échange avec les adultes. Si l’enfant regarde l’écran seul dans sa chambre, cet échange ne peut avoir lieu.

Pas d’écran avant d’aller dormir. Il est prouvé que l’exposition à la luminosité de l’écran avant de dormir est un facteur de retardement de l’endormissement.

 

Le HCSP va plus loin, notamment pour les plus jeunes. Il recommande ainsi : « avant l’âge de 3 ans, les écrans sont à proscrire si les conditions d’une interaction parentale ne sont pas réunies. ». Autrement dit, ne jamais laisser un enfant de moins de 3 ans seul devant un écran.

Mais aussi, « interdire les écrans 3D pour les enfants âgés de moins 5 ans. »

Il souligne également l’importance d’ « être capable de repérer les signes d’alerte d’une utilisation excessive des écrans et demander aide et conseil ».

 

D’autres associations fournissent des conseils utiles sur les tâches ménagères auxquelles les enfants peuvent participer en fonction de leur âge. Si les ados risquent de vivre cela comme autant de corvées, les plus jeunes sont souvent ravis de participer. Ménage, lessive, préparation d’aliments, rangement du lave-vaisselle, alimentation des animaux domestiques… les idées sont très nombreuses.

Si cela prend parfois plus de temps quand on demande à son enfant de faire ou de nous aider à faire que de faire seul directement, c’est le propre de l’apprentissage. Cela en vaut la peine. Et pendant ce temps-là, l’enfant se sent utile – c’est bon pour son estime de soi – et il est actif et ne pense ni à manger, ni à aller jouer aux jeux vidéo.

Je conseille en particulier la charte des tâches selon l’âge, de http://www.flandersfamily.info, traduite en français par http://www.savezvousplanterdeschoux.com, (avec quelques termes peu usités en France comme « passer la vadrouille » mais qui se comprennent sans mal).

Nos grands-parents, nos parents ou nous-mêmes n’étions pas plus malheureux étant enfants, avec beaucoup moins d’écrans disponibles. Alors même s’il faut vivre avec son temps et que tenir les enfants hors de tout écran ne serait sans doute pas leur donner les meilleures chances de réussite, comme en toute chose, c’est dans le cadre de limites clairement posées, la mesure et la souplesse que chaque parent trouvera le meilleur équilibre pour son enfant.